Faire progresser l'égalité des genres par la mise en œuvre de projets : aperçu des projets nationaux du RFS et des actions sensibles au genre au niveau du RFS


Les équipes de projets nationaux du programme Systèmes Alimentaires Résilients se réunissent pour une nouvelle session de la série d'ateliers virtuels RFS 2021 : Faire la différence pour les femmes grâce à une mise en œuvre de projet sensible au genre.

5 OCTOBRE 2021: Le programme des Systèmes Alimentaires Résilients (RFS) a tenu la quatrième session de la série d'ateliers virtuels RFS 2021, Faire une différence pour les femmes à travers la mise en œuvre de projets sensibles au genre, en attirant l'attention sur les moyens de faire progresser l'égalité et l'équité entre les genres à travers les activités de projet au sein du RFS et au-delà.

L'atelier virtuel a été dirigé par la Spécialiste du Genre du CIFOR-ICRAF, Ana Maria Paez Valencia, auteur de la note d'orientation pour la mise en œuvre de projets sensibles au genre au sein du RFS, publiée début 2021, qui souligne que "la sensibilité au genre signifie aller au-delà de l'identification des différences et des écarts entre les hommes et les femmes". Cela signifie ne pas se contenter d'appliquer une approche "ne pas nuire", mais aborder activement la question du genre et de ses intersections avec d'autres facteurs tels que l'âge et le statut socio-économique pour s'assurer que les projets sont pertinents, utiles et accessibles à tous les bénéficiaires du projet. 


"[La prise en compte du genre] nécessite un financement spécifique, elle nécessite un personnel spécifique, elle nécessite également une planification minutieuse et une intégration aux activités du projet." - Ana Maria Paez Valencia, Spécialiste du Genre du RFS (CIFOR-ICRAF)

Au cours de l'atelier virtuel, les Chefs de Projet Rhoda Dia et Lynn Kota des projets du Nigéria et d'eSwatini, respectivement, ont été invités à partager les idées et les résultats glanés dans leurs expériences de mise en œuvre de projets sensibles au genre. Le résultat a été une expérience éclairante pour les téléspectateurs sur la nuance des contraintes de genre au niveau national, et les différents besoins et capacités des femmes dans l'agriculture et la gestion des ressources naturelles.

En eSwatini, le projet dirigé par le FIDA se bat contre des structures culturelles anciennes qui limitent fortement l'accès des femmes aux terres agricoles et leur contrôle. Dans un pays où la terre appartient au roi et où les chefs sont chargés de l'allouer en son nom, la norme patriarcale selon laquelle la terre est allouée aux hommes chefs de famille fait que les femmes sont le plus souvent négligées, même si la constitution du pays reconnaît les droits des femmes sur la terre.

L'approche de Lynn Kota et de son équipe ? Remettre en question ces normes du haut vers le bas en s'engageant directement auprès des chefferies.


Les autorités traditionnelles s'engageant dans un atelier de sensibilisation au genre aux côtés de la première femme administratrice régionale de tout l'eSwatini. (Crédit photo : Nontsikelelo Malindzisa, agent principal de l'environnement du SMLP)
Les autorités traditionnelles s'engageant dans un atelier de sensibilisation au genre aux côtés de la première femme administratrice régionale de tout l'eSwatini. (Crédit photo : Nontsikelelo Malindzisa, agent principal de l'environnement du SMLP)

En communiquant sur le rôle important que les femmes jouent dans les chaînes de valeur, en accélérant le développement et en renforçant les communautés, l'équipe du projet travaille désormais avec les chefs en tant qu'alliés essentiels dans les litiges sur l'utilisation des terres qui, traditionnellement, auraient favorisé un membre masculin du ménage.

Mais changer les esprits et les cœurs des communautés est une bataille difficile. "Cela n'a pas été facile", déclare Lynn Kota, car ces normes sont tissées dans le tissu social à chaque point de couture.


“Cet état d'esprit, malheureusement, se retrouve aussi chez les femmes elles-mêmes, de sorte qu'elles écoutent ce que disent les hommes, ce que disent leurs maris, voire les hommes en général." - Lynn Kota, Chef de Projet RFS de l'eSwatini

Malgré ce défi, l'équipe RFS eSwatini a dépassé ses objectifs initiaux en matière d'engagement des femmes dans la planification et dans les activités génératrices de revenus.

Tout comme les défis rencontrés en eSwatini, les activités du projet au Nigeria se heurtent à une résistance culturelle, les femmes n'étant généralement pas considérées comme des décideurs, que ce soit par elles-mêmes ou par les hommes de leur entourage. Cela se manifeste souvent par le fait que les femmes sont limitées à la sphère domestique. Néanmoins, Rhoda Dia et son équipe ont fait de leur priorité de cibler les femmes pour les activités du projet et de tirer des opportunités d'engagement qui proviennent directement des priorités, des intérêts et des besoins des bénéficiaires.


"[Nous] avons pu discuter avec elles, ce que nous pouvons faire pour vous soutenir afin [que vous] soyez autonomes." - Rhoda Dia, Chef de Projet RFS du Nigeria (PNUD)

Parallèlement à la sensibilisation des hommes et des chefs religieux à la valeur de la participation des femmes, le projet a mené une évaluation et une consultation sur le genre afin d'identifier les activités auxquelles les femmes ne participent généralement pas en raison des normes sexospécifiques de division du travail, de l'accès limité aux ressources ou simplement d'un manque de connaissances techniques, mais auxquelles elles souhaitent participer pour augmenter leurs revenus et leurs moyens de subsistance.


80% des bénéficiaires du projet RFS Nigeria travaillant dans l'apiculture sont des femmes. (Crédit photo : PNUD Nigeria)
80% des bénéficiaires du projet RFS Nigeria travaillant dans l'apiculture sont des femmes. (Crédit photo : PNUD Nigeria)

Une de ces activités qui a donné des résultats impressionnants est l'élevage de chèvres laitières, où 100 % des bénéficiaires impliqués étaient des femmes. Cette opportunité commerciale souvent négligée a non seulement généré des revenus, mais a également contribué à diversifier les apports nutritionnels des familles et à créer des liens interfamiliaux en fournissant les veaux de chèvre nés dans le cadre du projet à d'autres femmes bénéficiaires. Grâce à cette activité et à d'autres, comme l'apiculture, les femmes ont gagné en confiance pour participer à des groupes coopératifs et à des réunions communautaires, et elles ont eu l'occasion de contrôler leurs propres revenus. Alors que l'apiculture était autrefois considérée comme inadaptée aux femmes de la communauté en raison d'un manque de connaissances en matière de sécurité contre les piqûres, la récolte de miel en cours a produit 511 litres jusqu'à présent et a bénéficié à 191 femmes et plus. Pour en savoir plus sur la façon dont les agricultrices utilisent les abeilles pour améliorer les moyens de subsistance de leurs communautés et protéger l'environnement, cliquez ici.

La prise en compte du genre dans la mise en œuvre d'un projet signifie qu'il faut considérer comment "les différents rôles, capacités et droits et responsabilités des hommes et des femmes affecteront le projet dans la réalisation des objectifs qu'il veut atteindre", explique Ana Maria Paez Valencia. Les activités menées dans le cadre des projets nigérian et eSwatini sont un rappel encourageant du pouvoir du rôle des femmes dans le renforcement des communautés et l'obtention de résultats de projets qui peuvent aller au-delà des objectifs initiaux.

Les idées partagées au cours de l'atelier du 5 octobre ne sont que la partie émergée de l'iceberg en ce qui concerne le travail des projets nationaux RFS pour faire progresser l'égalité des genres et créer un avenir alimentaire plus juste et plus résilient pour l'Afrique sub-saharienne. Pour en savoir plus, visitez la page de l'événement pour consulter les ressources de présentation, la note d'orientation pour la mise en œuvre de projets tenant compte de la dimension de genre, et un lien pour visionner l'atelier sur notre chaîne YouTube.


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