Au Sénégal, le RFS travaille avec les Associations d'Utilisateurs de Mangroves pour identifier les sites de restauration des mangroves dans le courant de l'année


En engageant les Associations des Utilisateurs de la Mangrove et d'autres organisations communautaires dans la restauration de 800 hectares d'écosystèmes de mangrove dans le Delta du Saloum, le projet RFS Sénégal établit une base d'inclusion et d'appropriation locale qui sera déterminante pour assurer la durabilité des efforts de restauration et de conservation.

Les forêts de mangroves font partie des écosystèmes les plus importants de la planète. Elles fournissent des services écosystémiques essentiels aux communautés côtières où elles servent de précieux systèmes de filtration et de barrières à l'érosion des sols, réduisent les impacts des inondations et des marées de tempête, et abritent une grande variété d'espèces qui contribuent à la fois à la sécurité alimentaire et à la sécurité des moyens de subsistance.

Au Sénégal, les forêts de mangroves disparaissent à un rythme alarmant. Le changement climatique, la pollution, l'expansion des activités agricoles et aquacoles, la surexploitation, la construction de barrages et de systèmes d'irrigation, ainsi que l'urbanisation ont entraîné une dégradation généralisée des forêts côtières.

Les communautés rurales côtières sont les plus touchées par cette perte. La perte de l'approvisionnement en bois, de la production de charbon de bois et de l'approvisionnement en poisson pour la consommation des ménages, la vente ou le commerce a des répercussions économiques directes. Il y a des impacts sur les systèmes agricoles et la sécurité alimentaire par une salinisation accrue des sols, une perte de la teneur en eau des sols et l'érosion des sols. L'approvisionnement en eau est directement affecté par la diminution de l'approvisionnement et de la qualité de l'eau, l'épuisement des sources de biocarburants et l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre en raison de la perte de puits de carbone. Les communautés sont également menacées par une exposition accrue aux inondations dues aux tempêtes et à l'élévation du niveau de la mer, ce qui rend les communautés vulnérables encore plus exposées aux effets du changement climatique.

Afin d'inverser cette tendance, le projet RFS Sénégal, mis en œuvre par le FIDA et l'ONUDI, travaille avec les communautés pour restaurer les écosystèmes de mangrove et réhabiliter 800 hectares de terres dans des bassins versants ciblés. Le projet RFS utilise une approche en trois volets pour restaurer ces écosystèmes, en se concentrant sur (1) le soutien aux communautés dans la préparation des plans de gestion des bassins versants ; (2) la fourniture d'un soutien technique et financier pour la mise en place de plantations de mangroves ; et (3) la promotion d'activités alternatives génératrices de revenus.


En février 2020, le projet RFS Sénégal a organisé des ateliers pour présenter l'approche de la restauration et obtenir l'adhésion locale des principaux acteurs à Bassoul, Djirnda, Djilor, Dionewar, Diossong, Palmarin, Sokone et Toubacouta. Les ateliers, auxquels ont participé plus de 150 autorités administratives, élus locaux, experts techniques, organisations communautaires et membres d'Associations d'Usagers de la Mangrove, ont permis de réaliser une évaluation environnementale et sociale des sites potentiels de réhabilitation et de conservation au sein de chacune de ces communautés. Les évaluations participatives ont ensuite été utilisées pour sélectionner les sites définitifs à restaurer, qui auront lieu entre août et octobre de cette année.   


La clé de ce processus est la participation des Associations d'Utilisateurs de Mangroves (MUA). Les MUA sont des organisations formelles qui rassemblent les agriculteurs, les représentants des communautés et les dirigeants locaux afin de gérer durablement l'utilisation des ressources de la mangrove au sein des communautés. Les MUA servent de plate-forme pour la prise de décision participative afin de régir l'utilisation des mangroves dans le but ultime de permettre une utilisation plus durable et un partage plus équitable des bénéfices.

Le projet RFS Sénégal a activement engagé les MUA dans l'identification des sites de réhabilitation, la sélection des chefs de projet pour chaque site, et l'identification d'activités alternatives génératrices de revenus, telles que l'apiculture et l'ostréiculture. Les MUA ont fourni un soutien pratique pour la mise en place de ces activités. Les MUA du delta du Saloum ont travaillé avec le projet RFS pour construire 600 ruches - des intrants essentiels qui aideront le projet RFS à établir une chaîne de valeur apicole dans le delta. 

L'implication et le soutien des MUA est un élément essentiel pour assurer la durabilité des résultats du projet RFS. Le projet RFS Sénégal s'efforce de développer les capacités des MUA et d'autres organisations communautaires afin qu'ils puissent jouer un rôle intégral dans le processus de restauration et devenir les leaders des futurs efforts de conservation. En impliquant les MUA dans les toutes premières étapes de la planification, de la gestion et de la mise en œuvre, l'équipe du projet national construit une base d'inclusion et d'appropriation locale qui sera déterminante pour la durabilité des projets de restauration et de conservation des mangroves, aujourd'hui et à l'avenir.


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